Concernant
beaucoup de gens au Japon, il y a dans la tête de bien des Japonais
l'idée que "discrimination" = "hair la personne du fait d'une différence
physiologique". En gros, ils mettent dans un même lot "discrimination"
et "xénophobie". Si tu ne hais pas, peu importe ce que tu fais ou pense, il n'y a pas de discrimination.
Il
y a, évidemment, une relation indéniable entre les deux : un xénophobe
va nécessairement faire de la discrimination puisqu'il va
systématiquement détester ce qui est plus ou moins différent de lui.
Mais tu n'as pas besoin de xénophobie pour faire de la discrimination.
Faire de la discrimination, c'est de prendre un certain groupe et de le
traiter différemment pour une certaine raison.
C'est
ce que ce gars-là fait, et c'est la norme au Japon. Simplement hier
soir (pour vous, ce matin), j'ai eu le plaisir d'être invité à quelque
chose qui, normalement, est exclusivement pour des japonais natifs.
C'est un cours pour apprendre aux Japonais comment guider les non-natifs
dans la langue japonaise. J'ai été invité là tout simplement parce que
le groupe de ma ville me considère carrément quasi-natif en langue
japonaise et me veulent pour guider les non-natifs.
Les
gens de mon propre groupe sont fortement au courant de mon niveau de
japonais. Ils veulent d'ailleurs que je guide un cours de prononciation
(l'ironie, concernant par quel programme je travaille au Japon) pour les
jeunes adultes, en utilisant des chansons d'anime et en utilisant
d'autres vidéos etc. On me parle exclusivement en japonais. S'il y a un
mot que je ne comprends pas, je demande, et voilà, c'est fini. I am one
of them, one of us.
Mais
quand je suis arrivé au cours hier soir, j'ai causé (comme d'habitude)
la commotion générale. Mais j'ai été rapidement intégré; c'était la
première fois qu'ils avaient un non-Japonais dans la salle, mais ils ont
bien vu que mon japonais était fortement natif. Mais en plein milieu du
cours, un invité spécial est arrivé pour parler un peu de comment
occuper les enfants d'adultes qui apprennent le japonais. Il me
regardait et ce demandait bien si je comprenais le japonais. La
professeure l'a remis à sa place assez rapidement : "il est pratiquement
japonais, pas besoin de changer". Il n'a aucun intention de détester;
il enseigne le japonais à des étrangers, mais en me voyant, il se posait
toujours des questions. Mais à la fin de la soirée, et une bonne
discussion, tout ça a complètement disparu. J'étais tout simplement un
locuteur de japonais et il me posait toutes les questions qu'il voulait.
En
gros, le gars n'est absolument pas capable de se rendre compte de ses
bêtises parce qu'il ne connait pas la différence entre xénophobie et
discrimination. Il y a de la xénophobie au Japon, mais très peu
concernant les Européanides (je peux le dire avec une forte confiance,
l'essentiel de la xénophobie est dirigée vers d'autres nationalités et
apparences); au contraire, il y a une certaine jalousie.
Mais
il y a énormément, ÉNORMÉMENT de discrimination, mais les Japonais ne
s'en rendent essentiellement pas compte parce que personne n'est capable
de leur expliquer que discrimination n'implique en rien le fait d'haïr
les étrangers. J'ai choqué un paquet de gens simplement en disant que de
saluer le premier blanc venu constamment en anglais, c'est de la
discrimination, même si c'est pour de bonnes intention. L'enfer est pavé
de bonnes intentions, comme on dit après tout.
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