2013年6月10日月曜日

Deš xaircú e zenisimu keno...

Cu kyes rum šweriju gerizasayjuc na syu deš xaircú e zenisimu keno, seč cunde sindimayc. Tas mausende brešuacusuc. Cu tagri ga gerizas šuči na cu xisam xaučí na Krosámis zezinej.
- Dusiči
EN If I ask ten students if they grasp the Greater Principle, six will say yes. How advanced we must be! Krosámis on his deathbed admitted that he had not yet fully done it.
FR Si je demande à dix étudiants s'ils ont compris le Principe Majeur, six diront que oui. On doit tellement avoir progressé! Krosámis à l'article de la mort admettais qu'il ne l'avait pas encore entièrement compris.
EO Se mi demandas al dek studentojn ĉu ili komprenis la Egan Bazon, ses studentoj jese respondas. Ni tiel antaŭen iris! Tujmortiĝonta Krosamiso konsentis tion ke li ne eĉ tiam komprenis ĝin tute.
JA 大論が解ったかと十人の生徒に訊いてみれば、六人ははいと答える。結構進んだね!死ぬところのクロサーミスは完全に解っていないと認めたのにさ。

Intégration d'une personne dans une nouvelle culture

Mon collègue japonais dans le club international de la ville s'inquiétait de Musulmans et d'Hindous qui ne mangeaient pas de porc ou de boeuf, respectivement. Je lui ai répondu simplement ceci : Ils savent qu'ils sont au Japon, ils savent qu'il va y avoir de la telles viandes et ils savent que c'est leur propre choix s'ils ne mangent pas cette viande. Ils comprennent, et on a rien de plus à devoir leur faire. La seule chose que l'on a à faire, de notre côté (japonais), c'est de les prendre pour un japonais moyen, et s'ils ne font pas le japonais moyen, c'est leur problème, pas le nôtre.

En Europe et en Am. du Nord, on a trop peur de se faire prendre pour des racistes à faire ça. On les encourage à être périphériques.

C'est un gros problème dans ma ville ici. On me salue tout le temps en anglais; on me laisse à la périphérie.Ma ville pense que c'est en faisant comme ça qu'ils vont s'internationaliser.C'est exactement ce que le Québec a fait pendant des années, et ça l'a surtout isolé le Québecois moyen.

Le devoir de l'individu qui rentre dans un village, c'est de s'y conformer. S'il ne s'y conforme pas, tant pis. Il y a discrimination et racisme seulement si celui déjà dans le village va prendre le nouvel habitant toujours d'une manière différente.

Apprendre une langue étrangère, L'ÉCRITURE AUSSI!

Il est impossible d'apprendre ce que l'on ne croit pas nécéssaire. On aura beau dire que quelque chose est important à savoir, si on en n'a aucun besoin ou si on a une tel sentiment, peu importe le talent que l'on a, on ne l'apprendra pas.

Quand j'ai commencé à apprendre le japonais, dès le départ je voulais lire. L'évidence est donc qu'il faut aussi apprendre à lire ce japonais, ce qui inclut nécessairement les kanjis. Alors, dès le départ, j'ai considéré ces kanjis comme nécessaires. Aujourd'hui, je me remercie, parce que ça me permet tellement d'apprendre plus. Si parmis mes amis francophones, il y a quelqu'un qui veut apprendre le japonais, n'ayez pas peur des kanjis et, au pire, posez-moi des questions, puisque je peux vous aider.

Et parmi mes amis Japonais francophones, si vous voulez enseignez le japonais à quelqu'un, dites leur dès le départ qu'il faut apprendre les kanjis. Ce n'est pas plus pire que l'orthographe française de toute façon; c'est juste une autre façon d'écrire. Pour les textes, lorsque l'on rencontre pour la première fois un kanji, avoir une prononciation dudit kanji est une bonne chose, comme ça on peut le chercher plus facilement dans un dictionnaire de kanji. (Je recommande le dictionnaire du Kanken, qui ordonne les kanjis selon leur prononciation, et donne un guide pour bien écrire chaque caractère.) Mais de grâce, ne prenez pas un matériel qui va tout furiganiser, comme dit mon prof.

Maintenant que je l'ai dit, il ne reste plus qu'à dire ceci à mes amis Japonais francophones : ne vous surprenez pas si j'écris des mots comme 挨拶 avec les kanjis. C'est comme ça que vous l'écrivez, c'est comme ça que je vais l'écrire et c'est ça apprendre une langue étrangère.

2013年5月28日火曜日

Language vs. Culture; they are not the same thing


Discussing this article.


Daneydzaus : DING DING DING DING!
 
Nanmoro ma-Burerisnel :This article was decent for the first 10 or so paragraphs and then just started rambling.
 
Daneydzaus : Actually, more precisely, I believe that the author failed to understand that while language and culture are very distinct aspects of human brain activities, they turn out to be both very important. There is no "merely" about culture, it is an important part of living in some place.
 

He got the right thing about distinguishing language, a tool to listen to others, think and express yourself, and culture, a code through which a locality's population live, which will include many linguistic cues. What he got wrong is that culture isn't important; it is as important (and I may say, as readily explainable as language if you do the right studies; teacher's job) and it is an important aspect of internationalization.

Eris, thanks for the article; I cannot say it is perfect, as Nanmoro pointed out, but it sure was a damn good step ahead what I have heard been told around here. Using it for my Foreign Language Acquisition course
 
Eris ma-Numumésis : No article is perfect. You have to take some and leave some.
I definitely agree that culture is a big part of a language, but Japanese people do tend to make it into a bigger problem than it really is. In any case, as Daneydzaus said, it's definitely a step forward.


Nanmoro ma-Burerisnel : Yeah, I agree with that. Foreigners are still generally treated like they'll never fully grasp Japanese, which is a shame. But then the guy starts meandering into a way different territory and that's a sign of an amateur article. Published authors should know better and editors even more so.
 
Eris ma-Numumésis : I definitely agree with Nanmoro, there. The article could have been much shorter and just as incisive had he stayed on topic. That being said, I write my blog the way I speak, which means I constantly digress into totally unrelated matters
But then again, I'm not a veteran writer. Lol

 
Nanmoro ma-Burerisnel : Japan Times is plagued with bad writers, as is Weekender and most English publications in Japan, with the exception, of course, of TokyoDesu.com. I cringe to say this, but Debito Arudo, despite his overwhelming pessimism and snark, is Japan Times' most talented essayist.

Daneydzaus : Nanmoro : That is why I will use it, but I will not propose it as a great example of communication. He failed to understand many things (especially the importance of culture, as I pointed out); he's already outdated in my mind. This is why I posted my comment, so that we could discuss this matter and go further. And I believe our discussion is many steps beyond what the author wrote, and that's a great thing.

Eris ma-Numumésis : I admit I didn't know of Roger Pulvers, even though he seems to have a long career in writing. As for Debito Arudo, I gotta give it to him: he has often given a voice to until then very taboo aspects of the Japanese society, but I just can't abide his constant cynicism...

2013年5月26日日曜日

La Sagesse de l'Équipe du Tonnerre

Pour commenter plus à fond ce que j'entends par l'Équipe du Tonnerre, je regarde surtout les grandes réussites de l'ère Lesage. La nationalisation d'Hydro-Québec est l'exemple le plus éloquent de la méthode. 

Il y a une raison pourquoi la nationalisation à outrance de l'URSS et de la Chine a foiré, alors que la nationalisation de l'électricité au Québec a été une grande réussite. L'idée de René Lévesque n'était pas de nationaliser l'électricité parce que le pouvoir est au peuple, mais parce que, bien franchement, ça peut faire en sorte que les choses coûtent beaucoup moins cher et peuvent, même à terme, rendre les choses encore plus profitable.

Déjà, l'État ne recherche pas (nécessairement) les profits. Comme n'importe quel groupe, il ne veut pas être déficitaire (et, dans la mesure du possible, hors investissements, ne devrait pas, comme n'importe quelle entreprise digne de ce nom), mais ses dirigeants ne travaillent pas pour leur propre profit, mais pour le profit de l'ensemble de la société. On élimine ainsi d'un coup toute surcharge pour les profits. (Note que tout profit fait sur l'électricité au Québec va directement dans les coffres de l'État pour certains services qui peuvent coûter plus cher.)

Mais ce n'est pas tout : la massivité de l'État permet d'énormes économies d'échelle : t'as pas besoin d'un hôpital entier pour chaque individu pour avoir un système de santé efficace. De la même façon, tu n'as pas besoin d'une école pour chaque personne précisément. Et, pour Hydro-Québec, t'as pas besoin d'un barrage par habitant non plus. Ces énormes économies d'échelle font en sorte que, au final, ça nous coûte moins cher.

L'État a donc énormément d'avantages sur les entreprises privées. Mais l'État est très nul pour déterminer un élément : les besoins des gens. T'auras beau produire 5 fraises par jour par habitant, je déteste les fraises alors je n'en mangerai pas. Fait moi une pomme à la place, et je vais te la manger. C'est là où les entreprises individuels ont un rôle intense à jouer. L'électricité, tout le monde en veut, et c'est la même chose pour tout le monde. Les fraises, meh.

L'horreur de Monsanto est qu'elle est en train de privatiser des choses qui ne devraient pas l'être; la recherche. Mais pour ça, il ne faut pas empêcher Monsanto d'exister, mais la battre à son propre jeu. C'est pour ça que tu veux des instituts de recherche publics. Chaque agriculteur, en regardant ce qu'il vend (au travers de son syndicat) peut jauger plus rapidement que l'État les besoins de ceux qui veulent manger. Faut juste lui offrir des semences abordables, et il va nous produire encore plus de bonne bouffe sans avoir à enrichir des têtes brûlés qui ne peuvent penser plus loin que le bout de leur nez.

L'État a aussi un autre rôle important de redistributeur de richesse qu'il ne faut pas oublier là-dedans. Ce sont les entreprises, et leurs dirigeants, qui profitent le plus d'une société stable et en santé; ça serait normal à ce moment-là qu'ils soient plus imposés, parce qu'ils profitent plus des services que l'État offre. Mais l'État n'a pas à et ne devrait pas tout couper au couteau. Simplement balancer l'entreprenariat individuel et collectif avec la profitabilité pour l'ensemble de la société.

2013年5月25日土曜日

L'ennemi de la réflexion...

La collectivité n'est pas un ennemi de la réflexion : ton cerveau ne fonctionne pas à une cellule. Mais elle devient un ennemi quand des parties de cette collectivité ne sont pas crédibles. Je ne peux pas réfléchir sur toutes les fonctions biologiques de mon corps humain, je laisse ça à des biologistes comme ta soeur. De la même façon, je réfléchis à des trucs que pas tout le monde a le temps de consacrer à... Résultat? Il faut que je fasse confiance. Mais ça prend du temps à ce faire, et un cancer (des gens qui détruisent cette confiance en ne faisant pas la bonne affaire) est si vite arrivé...

Ce qui est l'ennemi de la réflexion n'est donc pas cette communauté, mais cette impossibilité d'y faire confiance. Le cerveau humain a trouvé une belle façon pour contrecarrer cet effet dévastateur.

Chaque cellule est surveillée par un bon 150 cellules, et chacune de ces cellules le sont tout autant, et l'ensemble forme un réseau extrêmement complexe. Chaque cellule a pas grand chose à vérifier, mais chaque cellule est aussi vérifiée, faque elle est mieux de pas faire de la marde.

En gros, plus tu fais en sorte que tout le monde vérifie tout le monde, plus tu peux faire confiance; au final, tu sais que tu peux leur faire confiance, faque tu peux te consacrer à ta part des choses.

La ligne mince entre discriminer et intégrer : Réflexions sur le multiculturalisme

Swec : Ce gars-là a probablement eu ses raisons de composer ce texte-là. Franchement, je m'en fiche beaucoup.

Daneydzaus : Nan, il n'a pas de raisons. Premièrement, il ne sait pas comment fonctionne une culture vivante. Ni l'acquisition d'une langue. Il a un point, dans ce sens que le Québec devrait arrêter de mettre l'anglais comme langue seconde, mais son point est tellement détourné (arrêter les contacts avec les anglos) de ce qu'il faut faire que... pour moi c'est de la pure merde.

Swec : Ça résume ma position sur le sujet.

Daneydzaus : Et pour avoir une société qui accueille et intègre, il faut la rendre intéressante, dynamique et proactive, pas figée, stagnante et réactive, comme il le fait.

Et surtout, faire tout pour sentir que la personne, peu importe son background, même anglophone, puisse se sentir tout à fait chez lui, dans la seule mesure d'une maîtrise du français.

Swec : Les réactionnaires sont condamnés à se victimiser perpétuellement... c'est probablement ce que tout bon lobby québécois veut, après tout. Si le gouvernement est là pour défendre les faibles, il le force à le mettre de son côté.

Daneydzaus : J'ai pas besoin de me sentir en victime au Japon. Ces temps-ci, j'ai juste quelques personnes qui ne peuvent que me prendre pour un anglophone, ce que je ne suis pas, ou pour Mr. Gaijin, ce que je ne suis pas non plus.

Swec : À ta place, je trouverais le côté gaijin moins insultant...

Daneydzaus : Non. Je le trouve tout à fait insultant. C'est comme si je traitais constamment Caučircic d'outsider si elle décidait d'habiter au Québec.

Swec : Mais elle l'est. Elle n'a jamais admis ou voulu être québécoise.

Daneydzaus : À ce -là, c'est son choix, et elle a le droit. Si elle veut que je la salue en anglais, no prob non plus. Mais moi, j'ai fait un autre choix. J'ai décidé d'habiter au Japon, pour un instant, pas besoin de me faire saluer en anglais.

Swec : Les généralisations, c'est malheureux... Faudrait pas que tu le prennes personnel. À moins que ce ne soit répétitif et en conscience de cause (alors quoi, c'est du bulliying, rien de moins).

Daneydzaus : C'est répétitif, et fait par pas mal tous les Japonais.

Les seuls avec qui ça ne se passe pas, ce sont les Japonais avec qui j'ai réussi à changer cette mauvaise habitude. Et je leur dis simplement : est-ce que vous voulez que je reste? Oui? Alors traitez-moi comme quelqu'un qui habite ici, et pas quelqu'un qui est de passage.

Si je salue quelqu'un au Québec, ça va être en français à la base. Messemble que c'est normal.

À Toronto, ça va être en anglais, et ici, à Kurobe, en japonais.

Swec : Lol!

Daneydzaus : Si tu veux être international, la première étape est de faire sentir la personne qui vient chez vous pour y vivre comme étant "à la maison".

Mon ami Russuma, suédophone, je le traite comme un Québécois, et il aime ça au cube.

Ça le fait sentir super à l'aise.

Swec : La morale de cette histoire est que c'est toujours crucial de savoir à qui on s'adresse.

Daneydzaus : Pas tellement, un voyageur de passage au Japon va-t-il se sentir insulté de se faire saluer en japonais?

Swec : Non.

C'est normal: il est au Japon.

Daneydzaus : Justement.

Alors tu sais toujours à qui tu t'adresse; qqn qui est sur place.

T'as pas besoin de rien d'autre.

Swec : Dans ce contexte-là, oui. c'est plutôt l'effort du voyageur qui sera sollicité, dans le cas que tu soulignes.

Daneydzaus : 1. Combien de fois salutons-nous qqn sur la route? À peu près pas dans nos grosses villes.
 

2. Le voyageur sait qu'il n'est pas dans son pays; il va simplement dire qu'il parle pas la langue locale.

Swec : Un voyageur qui ne parle pas la langue d'où il va n'est, au plus, qu'un touriste.

Daneydzaus : Justement.

Faque t'as jamais vraiment à te poser des questions.

Swec : En temps normal.

Ya des gens qui sont mal intentionnés, ou mal informés...

Daneydzaus : Je sais, c'est pour ça que j'ai crissé mon camp du Canada. Le Québec m'énerve parce que une partie des Québécois n'accepte pas qu'une partie de sa population soit effectivement une communauté anglophone (mais celle-là, des fois, ne semble pas accepter non plus qu'elle est en situation minoritaire). Ailleurs au Canada, il y a pleins de truc sur comment le Québec devrait être bilingue et tout et tout et que la simple demande de pouvoir vivre tout simplement complètement en français dans une partie du territoire est une demande qui semble déraisonnable.

Si je ne suis pas capable d'avoir un milieu où je ne peux pas savoir comment saluer la personne sans l'insulter, je préfère aller dans un endroit où c'est plus clair.

Swec : Et donc, tu encourages les mouvements/comportements semblables au nationalisme?

Daneydzaus : J'encourage la diversité des milieux. J'adorerais que le West Island soit complètement anglophone, comme c'était dans le passé.

J'aurais aimé que Saint-Léonard devienne un quartier entièrement italien, ça aurait été drôle et le fun en même temps.

Swec : Je considère le nationalisme et la ghettoïsation comme une même chose, à différente échelle...

Daneydzaus : Pas si tu acceptes que n'importe qui peut y entrer et en sortir.

Swec : Voilà!!!

Ton honneur est sauf!

Daneydzaus : L'idée, ce n'est pas de mettre un mur face à l'immigration; au contraire : je veux encourager les gens à se déplacer selon leur goût. Mais je veux ça le plus large, le plus diversifié, mais aussi le plus clair possible.

Swec : Tu fais ça comment, justement? Tu élimines les frontières au nom d'une genre de "permis de voyager" limité à ta capacité d'intégration?

Daneydzaus : Non; c'est à l'interne : si tu veux qu'une communauté soit dynamique, il faut que sa culture (son style de vie, ce qui inclut la langue) soit utilisée à tous les niveaux, le plus largement possible.

Pas besoin de frontières; les gens s'assimilent assez bien quand dans la localité où ils sont ils savent que c'est comme X.

Swec : Je trouves bizarre le fait que tu mets la contrainte sur la communauté et que tu ASSUMES que le voyageur est intéressé à s'assimiler...

C'est probablement pour une raison personnelle...

Daneydzaus : 1. La communauté n'a pas de contraintes? Elle fait simplement utiliser sa culture locale. C'est une contrainte pour cette culture?

2. Je ne m'intéresse pas au voyageur; pas besoin de touristes dans ma ville; si ma ville est dynamique, elle va attirer les touristes sans que je les appelle. Tokyo n'a pas besoin de pub touristique.

Pas que je n'en veux pas, ils sont le bienvenus, mais ils ne sont pas une nécessité.

Je m'intéresse à celui qui veut venir habiter dans une culture qui est autre que celle de sa naissance.

Swec : ...et donc, pourquoi une ville comme Tokyo interpelle un gaijin en anglais? Ce doit être... culturel!

Intégrer une culture, c'est ÉNORME.

Daneydzaus : Je sais bâtard.

Je le fais.

Swec : Intégrer une culture, ça se fait à deux... l'individu et la collectivité.

Daneydzaus : En fait, Tokyo interprette le gaijin comme un voyageur constamment, il ne le pense pas comme un citoyen.

Swec : Parce que le gaijin ne reste jamais?

Daneydzaus : Non; parce qu'il n'a pas une face de japonais.

Swec : THERE!

Celui qui n'a pas une face de japonais n'est pas assimilé.

Daneydzaus : C'est un processus essentiellement raciste.

Swec : Et tes kids, qui vont venir d'une japonaise (dont je serai vert de jalousie, duh!)... vont-ils être assimilés?

Daneydzaus : Pour le moment, à voir comment ça va, non.

D'où mon hésitation à rester à perpétuité au Japon.

J'ai encore 4 ans pour changer ma ville

Swec : Pourtant, ils auront la langue, une partie du teint et des yeux en amandes. Qu'est-ce qui manquerait?

Daneydzaus : Ils ont un père non-Japonais, et ils vont avoir l'air half.

Swec : L'air half, c'est suffisant pour être stigmatisé?

Daneydzaus : Oui

Swec : Terrible.

Daneydzaus : Le Québec ne faisait pas mieux il n'y a pas longtemps : chaque étranger qu'on rencontrait, on saluait en anglais, et on lui disait ainsi de rentrer chez eux.

Pourquoi penses-tu que j'insiste autant à ce que mes petits culs de la maternelle m'adresse d'abord en japonais? Pour qu'ils perdent cette habitude raciste, aussi pleine de bonne volonté soit-elle.

Je m'en fous que les certains Japonais ne pensent pas que ce soit raciste, je n'ai pas à changer leur façon de penser; j'ai juste à leur dire en pleine face que ce l'est, si la seule chose qu'ils font pour saluer quelqu'un en anglais c'est de dire "face non-japonaise" = "salutation en anglais".

Swec : Ya donc une différence entre défendre sa culture et stigmatiser l'étranger. C'est pas trivial...

Daneydzaus : Oui

Quand je salue qqn au Québec français, je ne suis pas en train de le stigmatiser.

Swec : Corollaire: Montrer que l'étranger est le bienvenu, ça veut pas dire de faire la carpette...

Daneydzaus : Justement.

Il faut être rough avec lui, mais de la bonne façon, et aussi comprendre qu'il peut manquer quelque expérience.

Swec : De mon côté, avec ma réalité, je mets l'effort à faire sur le voyageur... toi, c'est l'opposé.

Daneydzaus : Pour s'internationaliser, il faut que la communauté elle-même soit prête à dire au nouvel arrivant comment ça fonctionne ici.

Swec : Maintenant, tu fais ça comment pour le Québec?

Daneydzaus : Saluer tout le monde en français.

C'est la première étape

Swec : Indeed. ça va de soi.

Daneydzaus : Mais ne pas avoir peur de ne pas savoir l'anglais, et de tenir boutique en français.

Swec : Le "bonjour, hi" montréalais me donnait de l'urticaire...

Daneydzaus : En gros, arrêter de penser qu'on est juste un petit groupe minoritaire. On est une culture, on a le droit de vivre dans notre langue, mais tout le monde peut y venir.

Swec : J'trouve ça bizarre que certains AIENT BESOIN de la dénomination de pays avant d'y penser...

Daneydzaus : Parce que l'Europe a donné cette image.

Une culture = un État

Swec : l'Europe n'a pourtant pas de pays vastes comme le Canada...

Daneydzaus : Non, mais le Canada se comporte comme un pays européen.

La notion de "culture canadienne" a été la plus grosse erreur du Trudeau; il pensait que son bilinguisme personnel pourrait facilement se transmettre à l'ensemble de son pays, le Canada. Does not work that way.

En gros, il voulait faire d'un pays où l'on saluerait "bonjour, hi" partout. N'importe quel twit linguiste sait que ça ne marche pas comme ça.

Swec : Surtout dans mon coin de pays actuel...

Daneydzaus : Je sais, Saint-Boni en FR, le reste en EN

Swec : L'Ouest canadien au complet (hormis StB) se fiche du français.

Daneydzaus : Je sais, et je suis heureux qu'ils le fassent, s'ils acceptent que la grosse majorité en fasse de même pour l'anglais au Québec.

Pas le cas, actuellement.

Swec : Bof... pour toute carpette, ya quelqu'un pour marcher dessus.

Daneydzaus : Je sais. Donc, je ne suis pas un ghettoisateur, comme Melipwes un jour m'avait traité, quand je parlais de faire un pays avec diverses communautés.

Juste qqn qui veut que des dizaines de communautés puissent vivre ensemble.

Et qu'on puisse facilement aller de l'un à l'autre, sans être gêné et à bras ouvert.

C'était ça, mon fucking rêve pour le Canada, à 18 ans, qui a été brisé.

Swec : Accepter la différence de l'autre. ça non plus, ce n'est pas trivial.

Daneydzaus : Bingo.

Swec : J'ai appris ça à 24 ans. J'ai trouvé ça tard longtemps, mais je réalise que certaines personnes meurent sans comprendre ce concept.

Daneydzaus : Moi, j'avais compris ça à 11 ans.

J't'un précoce. Comme je l'ai toujours été.

Trop précoce, peut-être.

Swec : Arrivé à Montréal, à 18 ans, j'voulais qu'on m'en montre, des différences... mais je n'étais pas prêt à les accepter. C'est venu beaucoup plus tard.

Daneydzaus : Moi, après avoir intégré le Québec en moi, j'avais compris le Canada : une multitude de cultures et de communautés; mais le Canada m'a rejeté à terme; ils ne veulent q'une communauté, généralement la leur.

Donc, à 11 ans, j'avais eu ça. 7 ans à paufiner; je confronte, et on me traite de grossier raciste pour ça.

Évidemment que je vais crisser mon camp.

Swec : Duh!

Daneydzaus : Je dirais que même toi, tu m'as traité de raciste pour la vision que j'avais.

Swec : Probablement.

Daneydzaus : Elle n'a à peu près pas changer, sinon que je vois encore plus de diversité au Canada que je ne voyais à l'époque

Pourtant, voilà, je suis loin du raciste, mais l'anti-raciste le plus affirmé sur cette Terre probablement

Swec : Ya une fine ligne entre intégrer le voyageur et accepter sa différence. J'connais pas un seul peuple avec cette maturité-là, jusqu'à maintenant.

Daneydzaus : Mais tu connais au moins un individu

Swec : Devrais-je rétorquer: "C'est un début!" ?

Daneydzaus : Ouais, pour m'encourager?

Swec : Tu sais bien que j'suis pessimiste de nature...

(Allez, juste pour toi.)


Bah... c'est un début!


Daneydzaus : Mais je sais que tu penses vraiment que je suis dans la bonne Voie

Même avec ton pessimisme.

Swec : Chacun sa voie. j'sais pas à quel point j'aurais été heureux si j'avais pris ton chemin... Mais je préfère le mien.

Daneydzaus : Non, dans le sens de vision sur l'intégration de résident qui a l'air d'un étranger et sur la fluidité des cultures.

Swec : Oh! oui, pour ça, on se rejoint sur plusieurs bouts...

Daneydzaus : Un mince fil, comme tu dis, entre l'a-plat-ventrisme et la discrimination. Tu traites la personne comme une personne locale, et c'est à la personne elle-même de voir si elle veut être locale ou non.

Et toute la responsabilité revient alors sur elle

Un jour, peut-être que tu vas comprendre que, quand on traite qqn comme un local, c'est la personne qui vient de l'extérieur qui a le fardeau d'accepter ou rejeter cet accueil qui l'invite à s'intégrer à la communauté locale.
 
Swec : Oh, je le comprends... C'est juste le pessimiste en moi qui ne constate que rarement l'acceptation...