Daneydzaus :
Plus on est de fous, plus on rit.
La
chose s'applique très probablement à toute activité humaine (incluant
les tueries); avant toute cause socio-économique, il faut regarder la
densité de population. Si la densité de population explique assez bien
la distribution,
ça veut probablement dire qu'il n'y a pas d'autres causes. Si la
densité de population explique mal, c'est là qu'il faut rechercher des
causes socio-économiques.
Il
faut noter aussi qu'un plus grand nombre de personnes égale une plus
forte spécialisation qui, malheureusement, s'applique aussi aux
crimes. Tu va avoir moins de meurtres à Chicoutimi qu'à Québec non
seulement parce qu'il y a moins de monde, mais aussi parce que chaque
personne est généralement un peu moins spécialisée.
En
gros, regardons ça. Après ça, il faut regarder le niveau de bien-être
général des gens. Finalement, si ça aussi n'explique rien, cause
socio-économique probable.
Swec : C'est
pas pour me fermer les yeux, mais je vois pas en quoi le
socio-économique est un paramètre qui influe sur les tueries de masse.
Voyons ça de l'autre côté: dans quelle mesure un tueur de masse est-il
socio-économiquement justifié dans sa démarche, par rapport au degré d'insanité nécessaire pour passer à l'acte?
Mon
hypothèse (parce que c'en est une!), c'est que le contexte
socio-économique n'est qu'un bruit par rapport aux paramètres personnels
d'un tueur de masse. Une implication plus grande que celle-ci, c'est en
quelque sorte donner raison à ces actes-là. Est-ce que Marc Lépine était
justifié dans sa démarche de tuer 14 filles voulant être ingénieures?
Bien sûr que non! Est-ce qu'Anders Breivik était justifié de tuer 77
personnes en Norvège au nom d'une trop grande immigration? Bien sûr que
non! Est-ce que le Québec est trop féministe? Est-ce que la Norvège
admet trop d'immigrants? Les cas de ces meurtres de masse, selon moi, ne
devraient même pas peser dans la balance des réponses à ces
questions...
Daneydzaus :
Swec, c'est justement ce que j'ai écrit.
Avant de penser à quoi que ce soit
d'autre, regarde la densité de population. Si la densité de population
explique bien la chose, il n'y a aucun paramètre socio-économique qui
influe. Cependant, le nombre de tueries est étrangement faible au Japon,
malgré la plus forte densité de population. (Ils existent cependant,
mais proportionellement en moins grand nombre.)
Si
on suit mon raisonnement que je viens d'écrire plus haut, Tokyo devrait
être le coeur des tueries de la planète. Non seulement la densité de
population est plus élevée au Japon, Tokyo a 40 millions de personnes.
Au cumul, on devrait presque voir une tuerie par jour au, à tout le
moins, toutes les semaines. Or, évidemment, ce n'est pas le cas et ils
sont très rares. (Au contraire, les tueries sont très nombreuses à Sao
Paolo au Brésil, mais Sao Paolo, quoique fortement peuplée, est 4 fois
plus petite que Tokyo... Encore plus pour dire qu'il y a quelque chose de plus
que le simple dénombrement d'humains ou de densité de population.)
Alors
il y a des causes qui ne sont pas reliées à la simple présence de plus
d'humains. Il y a autre chose, mais quoi, c'est ça qu'il faut regarder.
Ça ne déculpabilise pas la personne en soit : tu as commis un fucking
crime en conscience de cause. Mais la présence et non-présence n'est pas
simplement le fait d'avoir plus d'humains, et simplement en montrant le
Japon comme exemple, on peut voir qu'il y a une cause non-reliée à la
simple démographie numérique.
Maintenant,
ça ne veut absolument pas dire qu'il y a trop de féminisme au Québec ou
trop d'immigrants en Norvège; ce sont les raisons, les excuses du tueur.
Rien à voir; on peut donner n'importe quelle justification à n'importe
quel acte et un scientifique qui se respecte va se foutre des raisons
du tueur. Il va se concentrer à regarder d'autres détails en posant
une hypothèse et en analysant le résultat et, comme une société est
extrêmement complexe, ça va prendre beaucoup d'hypothèses avant de
trouver la bonne réponse.
(De
la vraie science humaine, c'est méchamment compliqué...
Malheureusement, rares sont les têtes scientifiques qu'on encourage à
aller vers ces sciences; les praticiens actuels sont pour la plupart
encore des scholastes, et on encourage cette scholastiques, ou bien
chaque bonne tête, on l'envoie en physique ou en chimie. Normale alors
qu'on a pas vraiment avancé dans le domaine de la compréhension de la
société humaine.)
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